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Archive for Mai 2010

Des toiles d’araignées.

Mes souvenirs. Mes mémoires.  Tissés. Tous ensemble. Inter-reliés. Et une grosse bête qui se balade à perpétuité sur sa toile.

Moi.

En solo, l’araignée. Jamais accouplée. Seule. Comme moi. La différence ? L’abandon. L’oubli. Cette conscience qu’elle n’a pas. Elle vie, sans soucis. Moi, je tracasse sans répit. Je pense, je réfléchis, je cogite.

À propos de toi, ô défunt bonheur.

J’ai tissé mes toiles autour de ton cœur flétrit. Ses pétales sont tombés et flottent désormais dans les airs, capture de mes fils.

Donne-moi ton cœur, que j’y crache dessus, aie-je susurré dans ton sommeil. Hypnose contrôlée. Objections détournées. Migration de sentiments édulcorés.

Tu es le prisonnier de mon réseau intra-résineux. Les fils qui s’y entrelacent sont ces promesses chuchotées dans nos ébats. Ces promesses secrètement volées. Extirpées, démantelées. Elles sont à moi. Pour l’éternité.

Tu es à moi, vieille fleur fanée. Le soleil ne perce plus jusqu’à toi. La noirceur de mon âme t’engloutie maintenant en entier. Le soleil ne perce plus jusqu’à ton cœur. Tu t’alanguis dans l’ombre de mes caresses.

Hypnose.

Le bonheur s’est éteint sur le seuil de tes baisers. Place à la décadence. Bonjour déchéance, avais-tu murmuré. Je m’étais étirée pour te comprendre. Jusqu’à m’en déchirer les tympans. Jusqu’à m’en fendre l’âme. Jusqu’à m’en pourvoyer le cœur. Délice de mensonges, carillon d’omissions.

C’est qui le diable ici ?

Oh fantômes évanescents de souvenirs éparses. C’est ta langue sur ma cuisse et mes lèvres sur ta nuque. C’est le miel de tes paroles et le piquant de mes mots.

Mélange exquis.

Mélange interdit.

Interdit. Aux jeunes. Avis des parents conseillés. Ici, les contes de fées sont oubliés. Ils n’ont même jamais existés.  Traces de violence et d’érotisme non contrôlés. Scènes d’Adultes qui s’ignorent. Déconseillé aux jeunes enfants. Univers déchiré, sombre, épuisé, satanique !

Ton sourire.

Revanche psychédélique aux mots crus de ton âme. Dialogue clownesque, monologue pittoresque.

Échange non-verbal. Tout le corps parle.

L’araignée. Elle se balade. Sur ton bras. Comme les doigts d’un enfant. Un jeu d’enfant. T’emprisonner dans mes bras et ne plus te laisser partir. Une caresse meurtrière.

Annihiler tes sentiments, ton énergie, ta vie. Tout, toi.

Dysfonctionnement total. Éradication éminente. Destruction de la conscience.

La noirceur.

La noir-sœur. Ma sœur. Ma jumelle. Mon indissociable. Je rayonne de lumière pour faire mieux paraître l’obscurité de mon âme déchue. Je fais parler la noirceur pour mieux dissoudre la clarté de mes propos amoureux.

Fièvre transie.

« Qui sème le désir récolte la tempête. » « T’approcher de moi étai t’approcher de ta mort. » que je chuchote à ton cadavre exquisément affalé dans mes toiles d’araignée. Ton souffle ne pèse plus rien dans ce crachat d’émotions. Dans ce crachat de confusion.

Des toiles d’araignée. Mes souvenirs, mes mémoires. Et ton corps. Tissés, tous ensemble, inter-reliés, entre-croisés. Et une grosse araignée enfiévrée qui s’y balade, qui vomis ses déchets d’âme hachurée.

Moi.

Sur ton cœur oublié. Ton esprit refusé. Tes émotions refoulées.

État critique de nos consciences entre-déchirées. Je fantasme sur l’allégorie de ton âme discordante. Et je cris fin à l’appel de ton corps.

Fin.

© Matty R Core

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